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2004. Efficience et Résilience alimentaires
Bovins laitiers | Efficience alimentaire
Déficit énergétique chez la vache laitière : indicateurs utilisés et niveau de sensibilisation des éleveurs et accompagnants techniques
GELE M. (1), BLANCHET M. (2), LAIGLE A. (2), WOILTOCK A. (2), JURQUET J. (1), LE COZLER Y. (2,3), GUINARD-FLAMENT J. (2,3)
(1) Institut de l’élevage, 42 rue Georges Morel, 49071 Beaucouzé Cedex, France
(2) L’institut Agro - Agrocampus Ouest, 65 rue de Saint-Brieuc, 35042 Rennes Cedex, France
(3) INRAE, UMR 1348, PEGASE, 35590 Saint-Gilles, France
RESUME
Le déficit énergétique (DE) chez la vache laitière est lié au statut physiologique de l’animal et aux pratiques alimentaires. Des indicateurs sont utilisés en élevage afin de le détecter et limiter ses effets négatifs sur les performances et la santé des animaux. Cependant, l’appropriation de la notion de DE et sa gestion en élevage par les éleveurs laitiers et leurs accompagnants techniques restent peu connues. Aussi, des enquêtes ont été réalisées en janvier 2019 auprès de 67 éleveurs laitiers et 14 accompagnants techniques afin de comprendre la perception du DE, recenser les indicateurs utilisés et faire un état des lieux des pratiques mises en place pour le gérer. Cette étude a permis de mettre en évidence un paradoxe entre l’incapacité de certains éleveurs à définir le DE, et leur très bonne connaissance pratique du phénomène, des périodes sensibles et des moyens existants pour le reconnaître. En effet, les notions qu’ils y relient sont dans l’ordre décroissant : le manque d’énergie, les indicateurs de détection (note d’état corporel (NEC), composition du lait...), la mauvaise valorisation de la ration, la mobilisation des réserves corporelles, l’acétonémie et la difficulté de faire face à certaines périodes critiques. Les périodes identifiées comme étant à risques sont le début de lactation, les difficultés saisonnières (ex : sécheresse) et les transitions alimentaires. Plus de la moitié des éleveurs ont déjà constaté des situations de DE dans leur troupeau. La NEC est l’indicateur qu’ils utilisent le plus tandis que les accompagnants techniques favorisent les données de production et de composition du lait. Les actions mises en place afin de limiter le DE concernent principalement l’amélioration de la ration, que ce soit de manière globale ou en augmentant spécifiquement l’apport d’énergie. Environ 20% des éleveurs souhaiteraient disposer d’indicateurs ou d’équipements facilement accessibles permettant de mieux anticiper les risques de DE. Les réponses à ces besoins font l’objet du programme CAS DAR Biomarq’lait, dont les résultats seront disponibles en 2021.