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2212. Reproduction

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Relations entre fertilité à l’insémination artificielle, dynamique de production laitière, réserves corporelles et stress thermique chez la chèvre laitière de race Alpine

GAFSI N. (1) (2), BIDAN F. (1), GRIMARD B. (3), LEGRIS M. (1), MARTIN O. (2), PUILLET L. (2)

(1) Institut de l’Elevage, 149, rue de Bercy, 75595 Paris Cedex 12, France
(2) Université Paris-Saclay, INRAE, AgroParisTech, UMR Modélisation Systémique Appliquée aux Ruminants, 75005 Paris, France
(3) Université Paris-Saclay, INRAE, Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort, UMR 1198 BREED, Domaine de Vilvert, 78 350, Jouy-en-Josas, France

RESUME

L’objectif de ce travail était d’évaluer l’impact de la dynamique de production laitière et des réserves corporelles sur la fertilité à l’insémination artificielle (IA) chez la chèvre en analysant la base de données de la station expérimentale du Pradel (1 138 lactations, 595 chèvres de race Alpine pendant 24 campagnes de production de 1996 à 2020). Le critère retenu pour la réussite à la reproduction d’une chèvre pour une campagne d’insémination est l’intervalle entre l’IA et la mise-bas suivante : un intervalle inférieur ou égal à 160 jours qualifie la réussite de l’IA. Un modèle mixte de régression logistique a été utilisé pour analyser les relations entre la réussite à la reproduction et les caractéristiques individuelles des chèvres (rang de lactation, stade de lactation à l’IA, échec à l’IA précédente), les données climatiques (température et index température humidité (THI) maximal) enregistrées dans une station météorologique proche de la station, et les données de production laitière (PL) et d’état corporel (poids vif (PV) et note d’état corporel (NEC)). Les effets de la PL ont été analysés avec des indicateurs statiques (PL autour de l’IA, taux butyreux, taux protéique, cellules somatiques) et dynamiques (évolution de la PL dans le mois et demi qui précède l’IA). La même stratégie a été adoptée pour le PV et la NEC (sternale et lombaire) avec des indicateurs autour de l’IA et des indicateurs dynamiques avant IA (évolution dans les trois mois et demi qui précèdent l’IA). Sur les 24 années étudiées, la fertilité à l’IA a été en moyenne de 69,6 % (± 11,0 %). Les facteurs habituellement observés de variation de la fertilité à l’IA (comme l’échec à l’IA précédente, le stade de lactation à l’IA et la parité) ainsi que les valeurs maximales de THI et de température autour de l’IA n’ont pas présenté d’effets significatifs sur la fertilité à l’IA. Avec un stade de lactation moyen à l’IA de 210 jours (± 8 jours), la PL autour de l’IA a eu tendance à affecter (p=0,059) la fertilité à l’IA. La NEC lombaire autour de l’IA a affecté significativement la fertilité à l’IA (p=0,007). L’évolution de la note lombaire a affecté significativement la fertilité à l’IA uniquement chez les primipares, avec de moins bons résultats pour des chèvres en gain par rapport à des chèvres en stabilité ou en perte d’état corporel (p=0,002). L’évolution de la note sternale a eu tendance à affecter la réussite à l’IA uniquement chez les multipares, avec de moins bons résultats pour des chèvres en perte d’état corporel par rapport à des chèvres en stabilité ou en gain (p=0,079). Ces résultats ouvrent la perspective d’identification d’animaux à risque d’échec de reproduction à l’IA. Ils permettront d’améliorer la prédiction de la réussite à la reproduction en fonction des interactions entre réserves corporelles et production laitière chez la chèvre laitière. Ces connaissances alimenteront un simulateur de fonctionnement d’un troupeau caprin existant et permettront de mieux caractériser les interactions entre conduite de l’alimentation et de la reproduction à l’échelle du troupeau.

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